Au Sénégal, le président Macky Sall a annoncé l'ouverture, le 28 mai prochain, d'un dialogue national entre acteurs de l'opposition, société civile, secteur du privé et chefs religieux. Dialogue déjà proposé il y a une dizaine de jours par le chef de l'Etat, qui envisageait alors une rencontre strictement entre formations politiques.

A Dakar, on ne parle plus de potentielles retrouvailles dans le camp des libéraux mais d'un dialogue ouvert à tous les grands représentants de la société. Le communiqué du gouvernement précise qu'il s'agira de parler de questions « exclusivement d'intérêt national ». Le cadre est donc fixé mais reste encore assez flou, et les principaux intéressés aimeraient en savoir plus.

Le Parti démocratique sénégalais (PDS), principale formation de l'opposition depuis l'arrivée au pouvoir de Macky Sall, accuse depuis longtemps le gouvernement de ne pas inclure l'opposition dans la prise de décision. En conséquence, le PDS se dit ouvert au dialogue, tout en affirmant ne pas avoir été personnellement saisi, et souhaite attendre de se concerter.

Côté société civile, tout le monde n'est pas du même avis. Pour la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme, il est important d'occuper le terrain : « Pas question que le dialogue soit uniquement entre hommes politiques qui occultent les préoccupations des Sénégalais » explique son secrétaire général. De son côté, le mouvement citoyen Y'en a marre ne souhaite pour le moment « pas se prononcer » sur un dialogue dont il dit « ne savoir presque rien ».