Le Cap-Vert attend toujours la nomination d’un nouveau gouvernement, plus de deux semaines après le succès de l’opposition aux dernières législatives. L’alternance politique, qui intervient après 15 ans de pouvoir socialiste, suscite de grandes attentes auprès de la population.

Plus de deux semaines après la large victoire de l’opposition lors des élections législatives, les Capverdiens attendent toujours la nomination de la nouvelle équipe gouvernementale. A la tête du Mouvement pour la démocratie, Ulisses Correia e Silva va devenir Premier ministre et mettre ainsi fin à 15 années de pouvoir socialiste. Cette alternance politique est vue comme une fierté par les électeurs.

Pour Kent, assis malgré lui à la terrasse d’un café parmi les anciens, elle est aussi synonyme d’espoir. « Je trouve une fierté. Comme ça, on n’a pas de bagarre, on fait du progrès. Je suis content en gros ». A 35 ans, il se débrouille et réfute le terme chômeur. Qu’attendent les jeunes capverdiens de leur futur gouvernement ? « Beaucoup plus de boulot, c’est ça », réplique-t-il.

Patron, entrepreneur, Valdir, branché sur ses deux téléphones, attend lui une baisse des taxes : « Trop de taxes, trop. Si je fais 100 euros, 50, 60 % c’est pour payer les taxes. Et ce n’est pas juste ça ».

Prisonniers des promesses

Un autre problème qu’il va falloir changer et qui revient sans cesse dans la bouche des Capverdiens, c’est l’insécurité. « Tout ce qu’il nous a promis durant la campagne, qu’il le fasse. En premier, la sécurité et ça on l’attend de pied ferme », explique Hector.

Margarida, éducatrice, fredonne une vieille chanson. Son espoir : sortir de sa vie actuelle qu’elle décrit comme une prison. « Si vous voulez en ce moment, moi je suis emprisonnée par la politique qui a été promise par le nouveau Premier ministre, formule-t-elle. Espérons que tous ceux qui sont emprisonnés vont voir les portes s’ouvrir et sortir de cette prison. Avoir une vie meilleure ».