Sans surprise, le Parlement algérien a adopté dimanche 7 février la réforme de la Constitution (499 voix pour, 2 contre et 16 abstentions), qui avait été initiée par le président Abdelaziz Bouteflika, il y a cinq ans, au moment des révolutions arabes. Mais ce vote a été boycotté par l'opposition qui juge que le nouveau texte n'apporte aucune réponse à la crise que vit aujourd'hui le pays.
La nouvelle Constitution prévoit de limiter le nombre de mandats à deux. Cette disposition existait avant qu'Abdelaziz Bouteflika ne la fasse sauter en 2008, pour briguer un troisième, puis un quatrième mandat.
Aujourd'hui malade, le chef de l'Etat met donc fin au système de présidence à vie qu'il avait instauré. Il pourra cependant encore briguer un cinquième mandat s'il le souhaite en 2019.
Autre nouveauté qui a suscité de nombreuses réactions, l'interdiction faite aux Algériens ayant une autre nationalité de briguer des hauts postes dans la fonction publique. Cette disposition touche en particulier des centaines de milliers de Franco-Algériens qui deviennent, selon une députée franco-algérienne, « des citoyens douteux ».
Le nouveau texte donne aussi à la langue berbère le statut de langue officielle, un cran au-dessous de la langue arabe, qui reste la langue officielle de l'Etat. Une hiérarchie dénoncée par les plus fervents défenseurs de la langue tamazight.
Pour le pouvoir ce texte permet de renforcer la démocratie et les droits sociaux. Mais plusieurs opposants doutent de la bonne volonté des autorités d'appliquer les nouveaux articles.