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BURUNDI : le viol, une arme au service de la répression?

La question de l’utilisation politique des violences sexuelles revient sur la table au Burundi. Des membres des forces de sécurité se seraient rendus coupables de viols et d’agressions sexuelles au cours d’opérations de recherche dans plusieurs quartiers contestataires, selon un rapport du haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme. Un rapport qui va dans le sens de plusieurs témoignages déjà recueillis par RFI.

Dans un rapport, le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme s’alarme notamment d’une recrudescence des violences sexuelles au Burundi. Perpétrées par les services de sécurité lors des opérations de recherche, ces exactions se sont multipliées à la suite des attaques contre les camps militaires de la mi-décembre.

Cécile Pouilly est porte-parole du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, elle décrit un scénario à chaque fois similaire. « Les forces de sécurité entraient dans les maisons des victimes dans des quartiers bien ciblés et perçus comme soutenant l’opposition, rapporte-t-elle. Ils forçaient les femmes à sortir des maisons et les séparaient des autres membres de la famille, et ensuite ils retournaient à l’intérieur de la maison avec les femmes et les violaient ou leur faisaient subir parfois même des viols collectifs. »

Mais comment être certain qu’il s’agit des services de sécurité ? Au moment des faits, les quartiers étaient bouclés par l’armée, répond l’ONU.

« Casser une possible opposition »

Pour le ministre burundais des Droits de l’homme, ce phénomène n’a rien de politique. Mais l’ONU affirme que les victimes ne sont pas choisies au hasard. « Les indications que l’on reçoit semblent concordantes et indiquer en effet qu’on va au-delà de la violence sexuelle avec vraiment une volonté de casser une possible opposition dans ces quartiers », souligne Cécile Pouilly.

Le viol pourrait-il donc être utilisé comme une arme au service de la répression ? En tout cas, l’ampleur de ce phénomène est très probablement sous-estimée, car la plupart des femmes ont peur de s’exprimer. Un avis partagé par ceux qui travaillent à Bujumbura auprès des victimes.

« Pour l’instant, personne n’a été mis en cause pour ces exactions », regrette l’ONU, qui demande l’ouverture d’une enquête indépendante.

Disparitions forcées et charniers

Le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme s’inquiète également d’une multiplication des cas de torture par les forces de sécurité, d’arrestations massives de jeunes hommes, de disparitions forcées et de l’existence possible d’au moins neuf charniers qui contiendraient au moins 100 corps. Des recoupements sont en cours, assure l’organisation.

Nous analysons des images satellite pour confirmer qu'à des endroits précis la terre a été retournée sur de larges étendues pour corroborer ces allégations extrêmement graves.

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