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BURUNDI : le chanteur «Lisuba» tué par la police à Musaga

Tout le monde l’appelait Lisuba. Agé de 27 ans, Pascal Trésor Nshimirimana était un féru de la culture burundaise. Chanteur, il jouait aussi de plusieurs instruments traditionnels, dont les fameux tambours du Burundi, et il était le leader d’un groupe culturel assez populaire, qui se produisait lors des fêtes. Il a été tué dimanche matin par la police à Musaga, un quartier contestataire du sud de Bujumbura. Sa famille, des amis et des nombreux témoins assurent qu’il a été arrêté pour avoir manifesté contre le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza. La police elle jure que c’était un criminel, terme qui désigne officiellement les insurgés «Sindumuja», terme qui signifie «Je ne suis pas un esclave» et qui désigne ceux qui luttent contre le pouvoir burundais.

Une polémique de plus alors que l’on compte par centaines le nombre de personnes déjà tuées depuis le début de la crise fin avril 2015, dont de nombreux cas d’exécutions extrajudiciaires, malgré les dénégations de Bujumbura.

Les deux versions sont diamétralement opposées comme d’habitude. Selon des témoins, des policiers ont arrêté le jeune artiste burundais vers 7h3O. Il aurait été désigné du doigt par un homme en tenue civile.

Une trentaine de minutes plus tard, alors qu’ils l’amenaient en direction du domicile d’un haut responsable de la police qui inspire la terreur dans le quartier, Pascal Trésor aurait tenté de fuir. Un policier lui aurait alors tiré une balle dans le bas du dos, et la balle est ressortie par le ventre. Le jeune artiste est alors tombé visage contre terre pour ne plus se relever, selon des sources concordantes.

Mais pour la police du Burundi, les choses se sont passées autrement. Des hommes en patrouille seraient tombés sur « un groupe de quatre jeunes gens qui s’apprêtaient à commettre un crime », explique le porte-parole de la police, Pierre Nkurikiye.

Quel crime ? Personne ne sait trop, mais les policiers les auraient alors interpellés. Pascal Trésor Nshimirimana aurait été touché par une balle de fusil d’un policier qu’il tentait de désarmer, selon toujours Pierre Nkurikiye. Le porte-parole de la police ajoute que l’une des trois autres personnes arrêtées serait l’assassin présumé de Jacqueline, une jeune militante du parti au pouvoir au Burundi, tuée après avoir été violée il y a un mois, dans ce quartier contestataire du sud de Bujumbura.

La famille de l’artiste a réagi au quart de tour en dénonçant « un mensonge éhonté de la police » et demande si dans ce cas, le jeune artiste était armé. La police du Burundi assure pour sa part qu’une enquête va être ouverte.

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