C'est ce mardi que les quelque 12 500 grands électeurs - les maires et les conseillers municipaux - éliront les sénateurs à Madagascar. Depuis le coup d'Etat en 2009, la Grande île n'avait plus de Chambre haute. Sur les 63 sénateurs, 42 seront élus demain, les 21 autres doivent ensuite être nommés par le président de la République. Pour le pouvoir, malmené par l'opposition depuis plusieurs mois, il s'agit d'obtenir la majorité.
Sauf surprise, le HVM, le parti présidentiel, devrait obtenir une large majorité au futur Sénat. En effet, le HVM a remporté plus de la moitié des mairies lors des dernières élections communales. Autant de grands électeurs qui devraient donc voter pour les candidats du pouvoir. De plus, selon la Constitution, un tiers des sénateurs doit être nommé par le président de la République.
Pour le camp Rajaonarimampianina, le but c'est d'avoir une institution fidèle, qui puisse contrecarrer l'Assemblée nationale, largement hostile. Ainsi, l'exécutif espère trouver une stabilité politique dans le pays.
Contrepoids insuffisant
Sauf que le Sénat n'est pas aussi puissant que l'Assemblée nationale et devrait être un contrepoids insuffisant. Motion de censure du gouvernement et déchéance du président restent en effet des prérogatives de la Chambre basse, et dans l'examen des lois, ce sera toujours les députés qui auront le dernier mot.
Par contre, avec la majorité à la Chambre haute, le HVM s'assure d'obtenir le siège de président du Sénat. Le futur numéro deux de l'Etat sera donc proche du pouvoir actuel.
Un poste stratégique en vue, déjà , des présidentielles de 2018. Car c'est le président du Sénat qui devra remplacer Hery Rajaonarimampianina à la tête du pays s'il veut se représenter. Une manière pour le camp du chef de l'Etat de garder la main, donc, lors des prochaines élections présidentielles.