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BURUNDI : la population en appelle à l'Union africaine, pas les élus

A la veille de la fin de l'ultimatum de l'Union africaine au gouvernement burundais, l'Assemblée nationale et le Sénat étaient réunis en Congrès ce lundi, à Bujumbura pour discuter de l'opportunité du déploiement de cette force de l'UA. La veille, plusieurs responsables de l'exécutif avaient déjà donné le ton en se prononçant contre ce déploiement. Et même si on attend la déclaration finale du Congrès, le ton des débats était tout aussi virulent par les élus du Sénat et de l'Assemblée issus des élections contestées de ces derniers mois, que l'opposition avait boycottés.

Dans l'un des quartiers contestataires de Bujumbura, hier après-midi, il y a eu deux explosions de grenades et quelques rafales de tirs, les habitants dénoncent une nouvelle vague d'arrestation, que la police n'a pas souhaitée commenter, hier soir.

Dans ce quartier, où il y a des actes de violence presque tous les jours, il y a quelques semaines encore, on en parlait ouvertement, la peur s'est installée. Et on en appelle à l'Union africaine.

« Certains ne peuvent pas franchir une avenue »

Interview derrière des portes closes. Et avant de rentrer, on regarde bien qui se trouve dans la rue. « Si vous êtes de la tendance qui est contre le régime en place, vous ne pouvez pas aller là où d'autres sont pour le régime en place et inversement. Dans le quartier, certains ne peuvent pas franchir une avenue », explique un habitant de Cibitoke.

C'est la raison pour laquelle il souhaite l'envoi d'une force d'interposition de l'Union africaine. Comme il dit pudiquement, pour ne plus avoir peur de traverser une rue, être à l'aise. Les plus jeunes mettent plus facilement en cause le gouvernement, mais - au micro - eux aussi choisissent leurs mots.

« On tue des gens innocents »

« Notre gouvernement n'assure pas la sécurité du peuple, surtout dans notre quartier où on a refusé le troisième mandat du président Nkurunziza. Alors nous avons des problèmes. On tue des gens innocents. Ce serait mieux d'envoyer des troupes de l'Union africaine », estime l'un d'entre eux.

Et quand on demande à ce jeune s'il a compris que cette force de l'Union africaine serait aussi là pour s'opposer à ceux qui s'en prennent aux forces de défense et de sécurité au nom de la lutte contre le troisième mandat, il se refuse à le croire. « Ils vont comprendre, dit-il, que ce sont les gens du parti au pouvoir qui plongent le pays dans le chaos ».

Une majorité écrasante d'élus contre l'envoi de la force

Du côté des élus, une large majorité de députés et de sénateurs se sont prononcés contre l'envoi d'une force de l'UA et démentent qu'il y ait un risque de génocide dans le pays. « On ne peut pas comprendre comment certains pays peuvent penser qu'on puisse amener une force d'interposition au Burundi. Cette force n'aurait pas de mission dans notre pays. Si l'Union africaine passe outre, elle violerait les textes sur lesquels elle se fonde », a déclaré Gélase Ndabirabe, député et porte-parole du CNDD-FDD, parti au pouvoir.

Pour la quinzaine de députés d'Amizero, proches de celui qui est devenu vice-président de l'Assemblée, l'ex-patron de la rébellion FNL, Agathon Rwasa, la question de la protection des populations civiles se pose au Burundi. Eux ne se disent pas hostiles à l'envoi de cette force. « Nous ne sommes pas du tout contre, mais nous demandons à être impliqués dans les discussions concernant le contenu de cette force », a estimé Leopold Hakizimana, l'un des députés d'Amizero Y'abarundi.

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