Le Nigeria a accepté jeudi 3 décembre de réduire l'amende imposée à MTN, groupe télécom sud-africain. Début novembre, le régulateur des télécommunications du pays, NCC, a condamné le groupe télécom sud-africain à payer une amende de plus de 5 milliards de dollars, pour ne pas avoir respecté une mesure anti-terroriste. Cette amende est finalement réduite à 3,5 milliards et devra être payée avant la fin de l'année. Le coup reste très dur pour le premier opérateur télécom du continent.
Trois milliards et demi de dollars. C’est près des trois quarts du chiffre d’affaires de MTN au Nigeria, l’année dernière. MTN a été condamné pour ne pas avoir désactivé les cartes SIM dont les utilisateurs n’étaient pas identifiés. C’est une des premières mesures mises en place par le président Buhari pour lutter contre le terrorisme. Le 6 août, le gouvernement a donné aux opérateurs télécoms une semaine pour identifier tous leurs usagés, sans quoi les puces devraient être détruites.
Les opérateurs risquaient une amende de 1000 dollars par carte SIM non identifiée. Et MTN en a laissé 38 millions dans la nature. Depuis des semaines le groupe négocie une diminution de l’amende, qu'il espérait plus importante que celle accordée. Jacob Zuma lui-même était prêt à monter au créneau.
Mais pour le Nigeria il s'agit d'envoyer un signal fort. Le président Muhammadu Buhari a fait de la lutte contre le terrorisme une priorité de son mandat. D’autre part, avec la chute des cours du pétrole, le Nigeria a perdu beaucoup de revenus. Et trois milliards et demi de dollars, cela représente tout de même 10% du budget nigérian.