En Algérie, le Parlement a adopté lundi 30 novembre le budget de l'année 2016. Un texte d'austérité qui prévoit des augmentations de taxes et des privatisations d'entreprises pour faire face à la chute des prix du pétrole. Les députés de l'opposition, le FFS, le parti des travailleurs et les islamistes opposés au texte ont dénoncé une loi trop libérale et la séance parlementaire a été très mouvementée.
Il n'a fallu que quelques minutes pour que les choses dégénèrent. Députés de l'opposition et de la majorité, en viennent aux mains au pied de la tribune.
Puis les articles sont votés, sous les sifflets, les cris et les chants patriotiques. Des privatisations et plus de taxes. L'opposition accuse le gouvernement de voler l'argent des Algériens.
« Les salariés souffrent de l'inflation et de la dépréciation du dinar de façon continue, assure Hayat Taiati Meziani, députée du FFS et membre de la commission des finances. Il ne serait donc pas judicieux d'ajouter des taxes additionnelles, qui vont fragiliser le pouvoir d'achat des citoyens. Ce texte est nuisible pour la société ! »
Mais au moment du vote de l'article 71, les députés de l'opposition quittent l'Assemblée. Cet article dépossède le Parlement de son pouvoir de contrôle du budget. « Enlever la possibilité aux parlementaires de contrôler le budget en donnant, via l'article 71, tout pouvoir au ministre des Finances pour jongler avec le budget à travers les différents ministères, c'est inacceptable », dénonce Chafia Mentalecheta, députée des Algériens de l'étranger.
Dehors, les députés de l'opposition tentent d'improviser une manifestation, mais rapidement ils sont encerclés par la police. A l'intérieur, la loi est adoptée par les députés de la majorité.