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AFRIQUE DU SUD : COP21: le plus gros pollueur d'Afrique, veut s'engager

L’Afrique du Sud est présente à Paris pour la COP21. Le pays est l’un des quinze plus gros émetteurs de gaz à effet de serre de la planète. Et surtout le plus gros émetteur du continent africain avec environ 500 millions de tonnes de CO2 par an. Principal responsable de ces émissions, le charbon. Le pays produit 90% de l’électricité avec du charbon, hautement polluant. Malgré cela, Pretoria se dit fermement engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

L’Afrique du Sud se veut pro-active dans la lutte contre le changement climatique. Le pays fait face à la pire sécheresse en 30 ans et s’est engagé à réduire ses émissions de CO2. Un engagement concret qui devrait intervenir après un pic d’émission vers 2025.

Déjà, le gouvernement s’est lancé dans un programme pour renouveler ses sources d’énergie. Remplacer ses centrales à charbon par des énergies renouvelables et du nucléaire. Cette année, le fournisseur national d’électricité a ouvert sa première ferme éolienne dans la région du Cap et un projet solaire est en cours de construction.

Financements

Mais le grand défi va être de financer ces nouvelles infrastructures. L’Afrique du Sud veut une aide financière des pays développés.

Mais elle veut aussi que soient pris en compte les efforts des pays en voie de développement, pas uniquement la réduction des émissions. Par exemple, le pays s’est lancé dans le tri des déchets, la certification verte de bâtiments, le développement de transports en commun. Et a d’ailleurs son propre fonds vert pour financer de tels projets.

Programme ambitieux pour certain, pas suffisant pour d’autres. La société civile voudrait notamment que la réduction d’émission de CO2 intervienne plus rapidement. En tout cas, pour l’Afrique du Sud, tout le défi est de trouver un équilibre entre politique environnementale et développement. Après tout, souligne un fonctionnaire du ministère de l’Environnement, l’Europe s’est bien développée grâce à son charbon.

■ Irremplaçables centrales à charbon ?

Lethabo, une des douze centrales à charbon du pays, consomme consomme 50 000 tonnes de charbon par jour. Du charbon de mauvaise qualité, mais pas cher et présent en abondance dans la région. A elle seule, la centrale produit 7 à 8% de la production nationale d’électricité.

Pour Thomas Conradie, directeur de Lethabo, cela reste pour l’instant l’option la plus fiable. « Nous avons besoin d’un approvisionnement de base stable. C’est-à-dire de l’énergie disponible jour et nuit, qui permet aux industries et au pays de fonctionner, explique-t-il. Et il faut que cet approvisionnement soit constant. Ici, nous opérons avec une fiabilité de 80 à 90%. C’est pour ça que notre société nationale d’électricité a dû investir dans deux nouvelles centrales à charbon. Parce que cela reste la source d’énergie la plus fiable et la plus rentable. »

L'avenir au nucléaire

Le pays a du mal à répondre à la demande croissante d’énergie. Et veut diversifier son approvisionnement, notamment en énergies renouvelables. Mais le renouvelable produit trente fois moins que les vieilles usines à charbon du pays.

«L’infrastructure de l’économie dans le pays est telle que cela va coûter très cher d’abandonner le charbon à court terme », estime Brian Mantlana, responsable changement climatique au ministère de l’Environnement.

Reste le nucléaire. L’Afrique du Sud détient la seule centrale nucléaire du continent, Koeberg, qui produit 4% de l’électricité du pays. Pretoria prévoit de construire six à huit centrales nucléaires dans les prochaines années. Un appel d’offres doit d’ailleurs être lancé dans les semaines à venir.

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