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NIGER : l’opposant Hama Amadou arrêté et emprisonné

Au Niger, Hama Amadou, leader de l’opposition nigérienne, en exil en France, a été arrêté, samedi 14 novembre, à sa descente d’avion, en provenance de Paris. En l’arrêtant, la police a tenu à exécuter le mandat d’arrêt lancé à son encontre. Il a été directement conduit à la prison civile de Niamey où il passera sa première nuit.

C’est sous bonne escorte sécuritaire – plus de vingt voitures des forces de l’ordre – que Hama Amadou est arrivé, au crépuscule, à la prison civile de Niamey. Pour se frayer un chemin de l’aéroport à la prison civile de Niamey, la police a dû faire usage de grenades lacrymogènes pour disperser les militants de Hama Amadou.

« Ils nous ont gazés avec leurs lacrymogènes et puis voilà… Ils ont même cassé des vitres pour jeter les gaz à travers les fenêtres », a témoigné ce militant. « Il y a même des gens qui ont été blessés. Ils ont même jeté des lacrymogènes dans les maisons », a indiqué, pour sa part, un autre militant venu accueillir Hama Amadou.

Tous les accès menant à l’aéroport de Niamey ont été bloqués. Aucun habitant de Niamey n’a pu accéder à l’aéroport, même pas le député Bakary Saidou. « Nous allons y aller parce que c’est un devoir, pour nous, d’aller accueillir notre président. Qu’il rentre pacifiquement ! Et qu’il soit prêt, lundi matin, à pouvoir se présenter à la police », a déclaré à RFI Bakary Saidou.

Transfert dans une prison de Filingué

Il a donc d'abord été conduit à la prison civile de Niamey, avant d'être transféré dans un autre établissement, à Filingué, à 200 kilomètres de la capitale. Une décision très surprenante pour son avocat Maître Souley Oumarou, qui l'a visité ce dimanche à la prison de Filingué.

« Lorsqu'un mandat d'arrêt est exécuté dans un endroit, on dépose la personne dans la prison civile du lieu de l'arrestation.La prison civile où Hama Amadou a été présenté, c'est la prison civile de Niamey, explique-t-il. Et nous sommes un samedi, à 18h. La même nuit, alors que le gouvernement est sensé être en week-end, le ministre de la Justice a eu la gentillesse et la bienveillance de prendre un arrêté pour qu'il soit transféré de Niamey à Filingué, alors que le transfèrement par arrêté concerne spécialement les personnes condamnées à une peine de prison. Or, jusqu'à présent, Hama Amadou est présumé innocent, il n'a pas encore été présenté à un juge ! »

L’ensemble de la presse nigérienne a également été tenu à l’écart de l’arrestation de Hama Amadou sur instruction, dit-on, du gouverneur et de ses supérieurs hiérarchiques.

Arrestation attendue

Son retour était annoncé comme imminent. Hama Amadou savait qu'il serait appréhendé dès son arrivée mais peut-être pas avec une telle présence policière. Pour son avocat Maître Souley Oumarou,rien ne justifiait ce dispositif pour un prévenu de droit commun. « On est obligé de mobiliser des centaines et des centaines de militaires, de policiers et de gendarmes pour quelqu'un qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt, [...] je pense que c'est démesuré. »

Dans le cadre de l'affaire de trafic de bébés nigérians, une vingtaine de personnes dont l'épouse de Hama Amadou ont été libérées l'an passé en attendant un procès qui se fait toujours attendre. L' avocat du prévenu Hama Amadou va aussi tenter de faire libérer son client. « Je vais procéder comme ce que dit la loi. Nous allons essayer d'obtenir ou l'annulation du mandat, ou la liberté pour Hama Amadou, mais sa détention n'a pas lieu d'être ! »

Mais si procès il y a, ce ne sera pas pour demain. La Cour de cassation qui a été saisie par les avocats de l'opposant politique doit d'abord se prononcer sur le renvoi ou non de l'affaire devant le tribunal correctionnel de Niamey. Le feuilleton judiciaire est loin d'être terminé.

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